
Un hommage solennel aux héros de la Grande Guerre, un siècle après l’inauguration du monument.
Le dimanche 26 avril 1925, Donges vivait un moment historique avec l'inauguration de son monument aux morts, érigé en l'honneur des 138 Dongeois morts pour la France lors de la Première Guerre mondiale. Cent ans plus tard, la Ville se souvient de cet événement empreint d'émotion et de recueillement.
Un monument chargé d'histoire et de symboles
Conçu par l'architecte nantais Joseph-Henri Nau (1871 † 1966), et réalisé par l'entrepreneur en maçonnerie Eugène Morgat (1884 † 1970), de Donges, l’édifice en granit rose et gris de Bretagne constituait un « cénotaphe », c’est-à-dire un monument funéraire élevé à la mémoire d'une personne ou d'un groupe de personnes, dont la forme ou l'ornementation rappelle un tombeau, mais qui ne contient pas de corps. Sa forme de campanile, ses cinq colonnes de marbre rose et sa croix au sommet devaient en faire un symbole fort de la reconnaissance de la Nation envers ses enfants disparus entre 1914 et 1918. Pour donner au monument une grande visibilité, on décida de le placer à l’entrée principale de l'ancien bourg, derrière la barrière du chemin de fer, à un carrefour fréquenté, à l’angle de la rue de la Paix (allant vers l’église) et de la rue Saint-Georges (allant vers la Place du Château).
Une inauguration marquée par l'émotion et le patriotisme
Ce dimanche 26 avril, une foule immense était rassemblée dans le bourg pour assister à la cérémonie, autour des élus, des anciens combattants et de leurs familles, et en particulier des veuves de guerre et des orphelins. Après une messe solennelle, le maire de l'époque, le comte de Parscau du Plessis (1859 † 1943), prononça devant le monument un discours poignant, saluant le courage et le sacrifice des soldats morts pour la France. Ensuite, un grand mutilé de guerre, Auguste Barbin (1893 † 1975), égrena la liste des 138 héros figurant sur la colonne centrale. À chaque nom, un autre grand mutilé, le porte-drapeau François Meignen, répondait par un vibrant : « Mort au champ d'honneur ! », suscitant une vive émotion dans l'assistance. L'Harmonie Saint-Joseph interpréta ensuite la Marseillaise, que toute l’assistance écouta, front découvert, dans le plus grand recueillement, avant que ne retentisse ce cri du cœur « Vive la France ! ».
Un monument déplacé, mais toujours présent dans les cœurs
Les bombardements de juillet 1944 détruisirent 80% du vieux bourg, mais le monument aux morts fut miraculeusement épargné. Une dizaine d’années plus tard, il fut déplacé vers son emplacement actuel dans le nouveau bourg, sur une placette située au croisement de l'avenue de la Paix, de la rue Jean Jaurès, de la rue des écoles et de la rue de l'Ariais. Sur le pilier central, ont été rajoutés les noms des Dongeois morts pendant la seconde guerre mondiale, militaires et civils, notamment ceux des six jeunes apprentis de la commune qui périrent le 9 novembre 1942 lors du bombardement des chantiers de Saint-Nazaire.
Cent ans après son inauguration, le monument aux morts reste un lieu de souvenir et de recueillement. Il témoigne de l'attachement fidèle de la ville à la mémoire de tous ses enfants victimes des guerres. Il est aussi le symbole du lien qui unit, par-delà les terribles épreuves du XXème siècle, le Donges d’aujourd’hui au Donges d’hier.